Philippe Starck
Quand avez-vous compris que vous vouliez être designer ?
Jamais. Je n’ai jamais voulu être designer. J’avais seulement profondément envie d’aider ma communauté à avoir une vie meilleure. Est-ce pour cela que j’ai plus l’impression d’être un explorateur ?
Qu’est-ce que la lumière artificielle pour vous ?
La lumière artificielle n’existe pas. Même la lumière électrique est naturelle car les ions et les photons sont exactement la même chose. C’est seulement d’un conducteur différent de la même énergie. La physique quantique nous le dit : tout existe partout et en même temps. Mais seul ce qui est éclairé prend vie. Flos nous offre une vie poétique jour après jour car elle a compris tout cela.
Pourquoi aimez-vous travailler avec Flos ?
Il n’y a pas de beaux enfants si les parents ne sont pas amoureux. Moi, je suis amoureux depuis toujours de la famille Gandini et de Piero Gandini en particulier. Il nous donne à nous, designers, l’opportunité de libérer notre créativité tout en nous appuyant sur les dernières technologies et sur une qualité d’excellence. Mais la première raison, c’est que nous rions beaucoup ensemble.
Quel est le prochain objet que vous aimeriez créer ?
Je suis obsédé par l’idée d’obtenir le résultat sans l’instrument. C’est la raison pour laquelle mon rêve est de créer une lumière sans lampe. Nous sommes proches de cet objectif avec OLED mais même un micron, c’est trop pour moi.
"Subversif, éthique, écologique, politique, drôle... C’est ainsi que je vois mon travail de designer."
Existe-t-il un grand designer, artiste ou musicien que vous considérez comme une référence dans votre travail ?
Les plus grands artistes de l’histoire de l’Humanité sont Ptolémée, Platon, Galilée et Einstein.
Quel est votre restaurant préféré en Italie ? Et en France ?
En Italie, pour la créativité et la personnalité de ses créateurs, le meilleur se trouve à Venise : le QUADRI des incroyables frères Alajmo. À Paris, pour la qualité et l’humanité de son créateur, je dirais le MORI VENICE du fantastique Massimo Mori.
Avez-vous déjà porté une cravate ?
Oui, mais au Pôle Nord. Et un chasseur a failli me tirer dessus : il m’avait pris pour un pingouin.